LE MYSTERE JAR
Par Frédéric Fontaine - Photo J.A.R
Oui l’univers de la joaillerie permet encore aujourd’hui à de véritables artistes de s’exprimer dans une approche totalement poétique, à l’abri de la fureur des hommes et des contraintes imposées par l’argent. L’exemple le plus emblématique de ces joailliers de l’exceptionnel, se résume en trois lettres, J-A-R. Joel Arthur Rosenthal est un joaillier mystérieux qui jamais ne témoigne à visage découvert et n’offre son talent qu’aux femmes qui lui ont été présentées et avec lesquelles le souffle de l’émotion est passé.
Son parcours est extraordinaire au sens propre du terme. Des études en histoire de l’art et en philosophie à Harvard, puis une boutique de petits points rue de l’université à Paris qui va rapidement intriguer la maison Hermès ou le couturier Valentino. J,A,R va un temps officier pour le joaillier Bulgari à New York et à son retour dans la capitale en 1977, il ouvre sa propre maison. Il a peu de moyen mais il s’en moque car il n’accordera jamais aucune importance à la valeur des pierres ou des alliages qu’il utilisera. Ce qui lui importe ce sont les couleurs des gemmes qu’il combine avec une incroyable maitrise, une harmonie chromatique qui lui vaudra par la suite le surnom de « Matisse de la joaillerie » décerné par Suzy Menkes, journaliste au Herald Tribune.
Inspiré par la nature, la faune et surtout la flore, il va livrer des créations (une soixantaine de pièces seulement chaque année) où il met la taille cabochon à l’honneur pour ses courbes toute en rondeur mais aussi pour son caractère naturel moins éprouvé par la main de l’homme que les pierres facettées. Corail, pierre de lune, cabochon d’émeraude taille pain de sucre tiendront une place importante dans son travail mais sa pierre de prédilection sera sans conteste le rubis qu’il traitera souvent en pavage d’une qualité exceptionnelle, manteau de lumière couleur de sang dont il revêt ses bijoux et qu’il combinera souvent au platine, à l’argent et même à l’aluminium dans une des provocations dont il a le secret. Aujourd’hui chaque vente aux enchère qui propose un bijou de la maison fait l’événement mais cela j’en suis certain le maitre s’en moque également et préfère s’envoler sur ses papillons de lumière. Un grand merci Monsieur J.A.R.
Vos commentaires
envoyer >