Love Stories #1

EccoLo! La bague de fiançailles est prête, votre joaillier vient de vous la livrer, vous sentez son écrin sur votre coeur dans la poche intérieure de votre veste et vous allez enfin pouvoir faire votre demande en mariage et l'offrir à l'amour de votre vie. Oui mais voilà, comment offre-t-on un bijou aussi chargé en symbolique qu'une bague de fiançailles ? Un genou dans le sable blanc comme dans les comédies romantiques ou au-dessus des nuages dans la nacelle d'une montgolfière...

La Compagnie des Gemmes, le joaillier des fiancés a choisi de partager avec vous les expériences, le témoignage sous forme de confidence, de ce que la maison a de plus précieux, sa clientèle.

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Emrich K., graphiste 30 ans. Je me suis marié il y a 10 ans, je venais tout juste d'avoir 20 ans. Pour les fiançailles, j'étais donc un très jeune homme et je ne voulais pas que ma demande en mariage, le moment où j'offrirais ma bague de fiançailles soit trop solennel, je voulais en fait tout le contraire, ni chichi ni tralala, je voulais faire une demande en mariage cool, j'avais peut-être tort, vous allez comprendre pourquoi. Pour l'achat de ma bague de fiançailles, j'avais fait les choses tout seul sans consulter personne, je voulais que ma demande soit une surprise.

J'avais opté pour une bague simple, un solitaire diamant que j'ai fait faire dans l'atelier de la Compagnie des Gemmes, une bague avec un diamant pas trop gros (en rapport avec mes moyens financiers). J'étais étudiant dans une école d'arts appliqués et j'avais pu participer à la conception de mon bijou, j'avais beaucoup aimé cela et j'étais content du résultat. La bague était simple mais moderne par certains aspects. J'avais hâte de l'offrir, le bijou commençait à me brûler les doigts.

Pour rester cool, j'ai décidé de faire ma demande tout simplement dans un restaurant. Ma femme est anglaise et elle aime les restaurants francais un peu cliché, genre Ratatouille. J'ai donc opté pour une brasserie parisienne qui collait bien avec mon envie de simplicité. Je n'imaginais pas un restaurant guindé, un restaurant étoilé, je le répète, je voulais être cool. J'ai donc réservé une table chez Bofinger, la brasserie de Bastille qui à mes yeux est un archétype de restaurant parisien.

Le soir venu, du haut de mes 19 ans, je me suis donc présenté avec ma fiancée qui était toute excitée par l'endroit, sa porte à tambour, ses garçons en tablier blanc. L'un d'eux nous a pris en charge, a vérifié la réservation et au pas de charge, a installé Jane sur une très grande banquette en cuir face à une toute petite table et moi en face sur une chaise. Les tables étaient pratiquement à touche touche. Ça manquait cruellement d'intimité mais je n'avais pas osé demander une autre table au garçon qui de toute façon était déjà parti. Et puis Jane trouvait cette promiscuité très "exotique" Nous étions à peine installés, qu'une famille est venu prendre la table juste à coté de la nôtre, un couple avec deux grands enfants. J'ai tout de suite reconnu Etienne Chatiliez le réalisateur du film "la vie est un long fleuve tranquille", il était avec sa famille. Personne ne parlait, ni sa femme, ni ses enfants droits comme des i et silencieux. Rapidement je me suis rendu compte que Chatiliez était plus interessé par nous que par sa famille, il me dévisageait étrangement. Ça me mettait mal à l'aise. A un moment, il a déplacé sa chaise en la dirigeant vers nous comme s'il voulait prendre des notes. Je n'ai jamais compris pourquoi, il nous trouvait peut-être inspirant pour son prochain film. A ce moment-là, s'est installée sur notre gauche une dame assez corpulente, une Américaine seule et très extravertie. Elle a vite compris à son accent les origines anglo-saxonnes de Jane et elle a commencé à lui parler ouvertement en se mêlant à notre conversation. Tout cela était très sympathique mais pas top pour faire sa demande en mariage.

Finalement au moment du dessert je me suis décidé et j'ai sorti mon écrin. Jane était émue aux larmes, l'Américaine poussait des cris d'orfraie (si je lui avais offert le bijou, elle n'aurait pas été plus démonstrative) et à ma droite Chatiliez, silencieux, continuait à jauger la situation, la coolitude absolue ;)) En résumé, le restaurant c'est bien mais il faut mettre le serveur dans la confidence, il faut savoir assurer ses arrières.

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