Traitement au Béryllium

Par Frédéric Fontaine - ING Paris

Traitement pierres précieuses

Voici quelques astuces pour identifier à coup certain, une pierre traitée au béryllium.

Le traitement au béryllium appartient à la grande famille des traitements thermiques sur les pierres précieuses.

Mais, il ne s’agit pas de simplement modifier, en l’améliorant, la couleur naturelle d’un saphir. Le traitement au béryllium crée de toute pièce une couleur, et colore artificiellement les pierres.

Pour ce faire, les saphirs préalablement plongés dans une poudre d’additifs chimiques sont portés à très haute température, plus de 1800°C. Sous l’effet de la chaleur et de la dilatation thermique, ces composés vont pénétrer la pierre pour en colorer la surface et ceci de manière parfaitement artificielle.

Les saphirs naturellement roses pâles, prendront la belle couleur orange saumoné caractéristique des saphirs Padparadscha.

Comment identifier une pierre traitée ? La simple observation à la loupe vous donnera déjà quelques indications.

Comme toute pierre traitée thermiquement, le traitement au béryllium modifie les inclusions présentes naturellement dans la pierre.

Un œil exercé saura reconnaître l’altération des inclusions de zircon, très fréquentes dans les saphirs malgaches par exemple. Sous l’effet de la très forte température, les cristaux tétragonaux de zircon perdent toute transparence et deviennent des masses opaques, irrégulières, avec une apparence craquelée et parfois la présence d’une bulle de CO2.

Un œil moins aiguisé recherchera plutôt l’inverse. C’est à dire la présence d’inclusions qui témoigneront de l’absence d’un traitement à très haute température: cristaux englobés non endommagés par la chaleur, de forme anguleuse et ayant conservé une certaine transparence.

Mieux encore : inclusions négatives remplies de liquide, bulles de gaz ou aiguilles de rutile qui témoignent avec certitude de l’absence de traitement thermique à très haute température permettant la coloration au béryllium.

La simple observation au grossissement 10X peut être source d’erreurs. La nature est parfois « joueuse » et peut créer des inclusions qui ont l’apparence d’inclusions modifiées thermiquement mais qui sont au contraire parfaitement naturelles.

Pour démasquer les pierres traitées au béryllium avec certitude, il faut pouvoir les observer à la binoculaire et en immersion dans un milieu ayant un indice de réfraction proche des corindons : L’iodure de méthylène avec ses 1,72 d’indice de réfraction est parfaitement adapté.

En observant les pierres immergées dans l’iodure de méthylène, les saphirs non traités par diffusion (je n’ai pas dit non traités thermiquement) disparaissent pratiquement.

Au contraire, les saphirs diffusés laissent apparaître leurs arêtes plus sombres. Leur ceinture (partie médiane de la pierre) sera elle aussi parfaitement perceptible car colorée en noir. Dans l’iodure de méthylène, chaque facette de la pierre traitée, présentera une intensité de couleur homogène et différente d’une facette à l’autre (la pierre a été repolie après le traitement thermique qui altère la surface des facettes mais on n’enlève pas toujours la même épaisseur de matière en repolissant, ce qui crée ces différences de couleur).

C’est seulement cette observation en immersion (plus contraignante sur le plan pratique) qui vous permettra d’évincer à coup sûr les pierres traitées.

21.12.13

Tout à fait d'accord avec vous, chacun sa technique! Cependant, en tant que particulier allez chercher du diiodométhane en Europe, vous êtes assuré pour le combat administratif et ensuite de le payer au px de l'Uranium!

- Gerard, 68 ans (Bangkok)

24.04.14

Merci Frédéric, Vos articles sont toujours très bons, et tellement agréables à lire!

- Marie, 36 ans ans (Phnom penh)

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