Achat diamant
Par Frédéric Fontaine
Achat diamant Anvers
Que ce soit dans le cadre d’une bague de fiançailles, d’un anniversaire de mariage ou de toutes autres formes de projet de création d’un bijou, le diamant reste une valeur sûre.
Mais toutes les pierres conservent-elles la même valeur au fil du temps ? Comment être certain de faire l’acquisition d’une pierre facile à revendre le cas échéant et ceci dans de bonnes conditions financières ? Comment concilier l’utile et l’agréable, l’achat passion avec l’achat raison ?
Le marché :
Ces dernières années, le marché du diamant a évolué vers plus de fluidité et présente de nouveau un contexte plus propice aux opportunités d’achat
Mais tout d’abord, un peu d’histoire
C’est en 1866 que le marché du diamant connaît sa première mutation.
Au moment où un jeune garçon découvre un diamant exceptionnel de 21 carats dans la poussière de la vallée de l’Orange en Afrique du Sud, sur les terres de deux fermiers, les frères de Beers.
En quelques années, la région va accueillir jusqu’à 50 000 prospecteurs. La ville de Kimberley va être créée de toute pièce, comme un champignon et dans une joyeuse anarchie, jusqu’à ce que, en 1870, le fils d’un pasteur anglais, Cecil Rhodes, débarque au Cap et mette un peu d’ordre dans tout ce désordre.
Cecil a un sens inné des affaires et au lieu de se salir les mains en tentant d’extraire lui-même les diamants, il vend le matériel d’extraction aux prospecteurs et se fait payer en diamants et en morceaux de concessions. En à peine dix ans, il est à la tête d’un petit empire et il crée la « De Beers Consolidated Company », du nom des anciens propriétaires de ses terrains.
Deuxième excellente idée: Pour s’assurer un quasi-monopole sur la filière diamant, il crée à Londres avec l’appui des banquiers de la City, le « syndicat » qui contrôlera la vente du brut et maintiendra les cours élevés.
En 1902, à sa mort, la De Beers contrôle 95 % de la production mondiale de brut de diamant.
bague Octavie, Cie des Gemmes
Achat diamant Anvers: les années Oppenheimer
De cet empire, un homme va consolider les bases : Ernest Oppenheimer. C’est lui qui en 1933, donne naissance au fameux CSO (Central Selling Organisation) qui comme son nom l’indique est en charge de trier, de stocker, et de vendre une très grande partie de la production des diamants en vue de son écoulement rationnel sur le marché.
Le système est simple et il va tenir de nombreuses années : Dix fois par an, la De Beers convoque à Londres ses clients triés parmi les principaux diamantaires de la planète : Les « sightholders », (ceux qui ont le droit de voir) : 100 à 200 élus en fonction des années.
Le sightholder se voit attribuer une boîte contenant un certain nombre de diamants brut, il accepte le lot tel quel, il ne peut ni changer le contenu de la boîte, ni marchander le prix, ni discuter le qualité : Il ignore ce que les autres reçoivent, il ne peut pas revendre le brut mais il s’engage à le façonner ou à le faire façonner : un moyen redoutable pour le CSO de contrôler le stock des diamants disponibles, de maintenir des cours élevés et de verrouiller totalement le marché.
Un système qui va perdurer et qui va permettre à la De Beers d’imposer un monopole international de l'achat diamant pendant de nombreuses années, sa crédibilité reposant également sur son savoir-faire en matière de techniques d’extraction.
Achat diamant: quand de beers perd son monopole
Plus récemment sous l’effet de plusieurs facteurs, le système vacille.
De nouveaux pays producteurs ont émergé et la De Beers a de plus en plus de mal à les contrôler, le Canada, l’Australie et l’ancienne URSS.
Profitant de ce contexte peu favorable à De Beers, des « Diamond Tycoon » vont attaquer frontalement sa suprématie.
Le plus connu d’entre eux demeure, le sulfureux Lev Leviev. Avec ses amis russes (Poutine en tête), il va opposer une ambitieuse stratégie d’intégration verticale de la filière achat des diamants à la stratégie du « contrôle du robinet » de la De Beers.
Il s’agit de mettre en place un contrôle de l’ensemble de la filière de « la mine à la cliente », Lev Leviev va jusqu’à créer ses propres points de vente. Et, en Afrique (Angola), Lev Leviev entretient des contacts avec Isabel dos Santos pour ses achats de diamants en narguant la de Beers sur son propre fief historique.
Aujourd’hui De Beers ne contrôle plus qu’un petit 40% du marché et a démantelé le CSO.
Pour se conformer au droit de la concurrence américain et européen, la société vend désormais des bruts choisis à des clients choisis (suppliers of choice). Elle n’est plus cotée en bourse pour se prémunir d’une éventuelle OPA. En 2001, elle s’est associée avec le géant du luxe LVMH pour créer à l’autre bout de la chaîne sa propre ligne joaillière, (avec peu de succès, pour l’instant).
Chenonceau, Cie des Gemmes
Achat diamant: plus de transparence
L’évolution du marché du brut a eu une incidence forte sur le commerce de la pierre « sur papier ». La profession a moins le sentiment d’’être le jouet d’une seule et unique entité. Et même si se posent d’autres problématiques, (il convient de choisir avec beaucoup de discernement ses partenaires commerciaux), le marché est plus fluide et les opportunités d’achat sont plus nombreuses malgré une demande indienne et surtout chinoise qui pousse les prix vers le haut.
Un marché plus limpide grâce à un homme providentiel : Mr Rapaport, dit l’incorruptible.
Qui a dit : « le jour où la De Beers demandera aux diamantaires de se promener en maillot de bain, on ne trouvera plus de Bikinis à Anvers » : Mister Rapaport of course.
Comment ce fils de diamantaire, diplômé du GIA mais simple courtier à ses débuts a fait pour devenir, en moins de 40 ans, l’un des hommes les plus influents du monde du diamant, au point que certains le considèrent comme plus puissant que la « De Beers » elle-même ?
- Grâce à sa « liste » ou le « rap » pour les gens du métier.
En 1978, sur une idée toute simple, Mr Rapaport décide d’établir une cotation pour l'achat des diamants, en déterminant leur valeur en fonction de leurs critères de qualité : poids, taille et couleur. La fameuse « liste » qui indique les évolutions du cours du diamant en fonction de tous les paramètres du métier était née sous la forme d’un tableau hebdomadaire.
Pourquoi un tel succès ?
Monsieur Rapaport n’a jamais mélangé les genres, en pratiquant le négoce conjointement à ses activités d’expert diamantaire par exemple, (certains laboratoires ne peuvent pas en dire autant). Cet homme a su rester parfaitement intègre et son avis est aujourd’hui reconnu par toute une profession.
Comment lire le « Rap » : Les prix sont en dollars américains sans taxe et exprimés au carat.
La liste n’intègre pas les critères de taille ou de fluorescence, il y a donc une marge de manœuvre (à la baisse) sur certaines pierres (pierres fluo, taille épaisse ou laxe, mauvaise couleur), qui peuvent se négocier jusqu’à 30% sous la cotation Rapaport. Pour les bonnes pierres, et surtout les « grosses bonnes pierres », c’est souvent l’inverse : il peut être difficile de « tenir » les prix du « Rap » lorsque le diamant correspond à une demande internationale forte, ex : 2 carats, EVS, excellent, excellent, dont raffolent les chinois de Hong Kong ou 1 carat GVS la référence européenne.
Achat diamant Anvers: Le diamant placement ?
Tout d’abord, il faut être clair, le diamant n’est pas un placement spéculatif mais plutôt une valeur refuge.
Pourquoi investir dans un diamant ?
La meilleure raison : Pour faire plaisir à son épouse ou pour garantir une belle bague de fiançailles à ses enfants en la payant moins cher aujourd'hui que demain. Mais en cette période troublée, le diamant peut aussi être un placement intelligent à tel point qu’il intéresse de nouveau certains fonds spécialisés.
Pour quelles raisons :
Le diamant est inaltérable. C’est un placement sûr dont la valeur intrinsèque est une garantie.
La valeur des diamants n’est pas corrélée à celle des monnaies comme l’or, il ne sert pas de garantie.
Quand la situation économique est incertaine, les investisseurs se tournent vers des valeurs réelles, tangibles que sont les biens immobiliers, l’or ou le diamant.
Le diamant est le moyen de conserver la plus forte valeur dans le plus petit des volumes par rapport à l’or par exemple.
Un portefeuille de diamants est divisible. Il est possible d’en liquider une partie sans affecter la valeur de la partie restante.
Le diamant est un investissement qui ne demande aucune gestion.
Son « utiliité marginale » comme disent les économistes est très forte : supplément de satisfaction procuré par une unité additionnelle du bien, pour faire simple le diamant suscite l’envie d’être acheté.
Achat diamant Anvers: Quel type de pierre faut-il acquérir dans le cadre d’un achat mêlant plaisir et investissement ?
Tout d’abord, achetez une taille ronde (ou taille brillant). C’est pour ce type de taille que la demande est la plus forte, vous n’aurez aucune difficulté à revendre votre pierre.
Les pierres qui prendront de la valeur sont les pierres de très bonne qualité, mais Il ne faut pas acheter une pierre exceptionnelle (D10X).
Diamant certifié
Couleur : E,F ou G
Pureté : VS1, n’achetez pas sous VS1. (Par expérience un client voudra un SI1 jusqu’au moment où il regardera les inclusions à la loupe. Ensuite il voudra du VS1). Les femmes s’en moquent mais ce sont les hommes qui achètent. Dans un diamant VS1 certifié, un œil non initié aura beaucoup de difficultés à percevoir les inclusions.
Si vous en avez les moyens financiers, achetez une pierre au-delà de 1 carat 50 mais pas plus de 3 carats, c’est dans cette fourchette de poids que se situe l’essentiel de la demande haute joaillerie internationale.
N’achetez pas une pierre présentant une fluorescence marquée liée à la présence d’azote dans la pierre. La fluorescence doit être qualifiée de: « none » ou « very slight ». Une fluorescence forte voile la pierre, une légère fluorescence aide la couleur. La présence de fluorescence moyenne ou forte a toutes les chances de dissuader un repreneur éventuel pour votre diamant (moins vrai aux états Unis).
Achetez impérativement une pierre bien taillée surtout en ce qui concerne ses proportions : Very Good/Very Good ou Excellent/Excellent. Si vous êtes japonais, achetez une pierre « Heart and Arrow » qui révèle des formes en cœur et en flèche observées sous une lumière spéciale, (voir photo).
Pour les japonais, c’est une taille parfaite. Pour moi, c’est aussi beaucoup de Marketing.
Le « Heart and Arrow » fait perdre du poids aux très belles pierres pour une brillance pas nécessairement supérieure.
La « colette »
Nom donné à la facette de la pointe de culasse de votre diamant: La pointe de culasse sera « fermée »: Colette qualifiée de « None » à « Small ». Evitez les colettes marquées qui se voient en table.
Le « rondiste »
Partie médiane de votre diamant entre la couronne et la culasse de la pierre.
Un rondiste facetté sera préférable, cela va souvent de pair avec une très belle taille. Un rondiste brut n’a rien de rédhibitoire, mais il doit être fin (thin), moyen (medium) ou légèrement épais (Slightly thick).
La « table »
La facette octogonale au-dessus de la couronne de votre diamant.
Elle doit être comprise entre 55 et 58% du diamètre total du diamant. Si vous êtes américain, vous pouvez avoir une préférence pour les petites tables.
Le pourcentage de la hauteur totale
La hauteur totale du diamant divisée par son diamètre. Ce pourcentage doit être compris entre 59 et 62,5%
Achetez impérativement une pierre certifiée par un des laboratoires suivants :
HRD d’Anvers ( Hoge Raad Voor Diamant )
GIA de New York ( Gemological Institute of America )
IGI d’Anvers ( International Gemological Institute )
Si possible achetez une pierre certifiée GIA. C’est le laboratoire qui a la meilleure réputation et c’est celui qui a la dimension internationale la plus forte.
Enfin, achetez une pierre dont le numéro de certification est gravé au laser sur son rondiste. Cela créera une corrélation entre votre pierre et son certificat et cela vous aidera, là encore, dans le cadre d’une revente éventuelle.
03.04.12
Je suis le premier à comprendre que l'on puisse opérer un investissement "familial" (léguer un bijou qui aura un certain "sens" pour la famille). En revanche, j'ai des doutes sur la réalisation (par une particulier) d'un investissement "financier". En effet, cet article n'apporte pas l'essentiel : à qui revendre (au prix du marché, sans "se faire avoir") le diamant sur lequel je spécule. Bientôt un article "A qui revendre vos diamants" ? Par ailleurs, je reste perplexe sur l'argument visant à dire que le diamant n'est pas un investissement spéculatif mais une valeur refuge ... soit ça monte soit ça ne monte pas !!!
- K, 40 ans (48310)
16.04.12
mis à part le rapaport, avez vous des infos sur les prix du diamant taille ancienne, ou taille Mazarin, taille Peruzzi? Je recherche la valeur d'une pierre de ce type pour un poids d'1 ct en qualité h SI 2...
- Eric, 46 ans (Lannux)
Vos commentaires
envoyer >