Le réfractomètre
Par Frédéric Fontaine
Le Réfractomètre
Une question gemmologique récurrente : « existe-t-il un appareil de gemmologie qui permettrait à coup sûr et sans effort d’identifier et de différencier avec certitude les pierres précieuses ? » La réponse est non : La machine magique n’existe pas. La gemmologie est une science complexe qui pour établir un diagnostic avec certitude doit faire subir aux pierres un certain nombre de tests. C’est seulement en croisant les résultats de ces tests que le gemmologiste pourra identifier la pierre soumise à son expertise. Le gemmologiste à barbe blanche qui simplement en l’observant à la loupe au grossissement 10 x, va diagnostiquer une gemme sans faiblir ni sourciller, est un charlatan. Un exemple ? Certains spinelles synthétiques ressemblent à s’y méprendre aux topazes bleues et ce n’est certainement pas une simple observation même en tirant la langue qui vous permettra de les différencier. Sans parler du matériel lourd en poids et en investissement des laboratoires, (matériel de spectrographie par exemple), la machine « magique » n’existe pas. Néanmoins, pour s’initier à la gemmologie, il existe un outil léger et financièrement accessible que tout gemmologiste en herbe se devrait de posséder : le réfractomètre. Un réfractomètre est un appareil optique qui permet de mesurer l’indice de réfraction d’une gemme. C’est à dire, pour faire simple, le rapport correspondant au ralentissement de la lumière dans la pierre et qui est spécifique à chaque famille de minéraux (même si certaines familles peuvent avoir une plage d’indice en commun, ex : tourmaline et topaze). La méthode est simple et ne nécessite qu’un peu de pratique. Pour relever un indice de réfraction, vous devez être en possession d’une pierre, d’un réfractomètre, et d’une fiole de liquide de joint optique (liquide 1,78/1,79) qui permettra à la pierre d’être « lue » par la machine.
Travaux pratiques : mettre une petite goutte de liquide 1,78/1,79 sous le capot du refractomètre, sur la petite vitre rectangulaire prévue à cet effet et positionner la pierre table contre la vitre en appuyant légèrement. Si la pierre est sertie sur une bague, la poser à l’envers sur la vitre. Refermer le capot. Positionner le refractomètre face à une feuille de papier blanc et sous une lumière directionnelle genre lampe de bureau. Ouf ! Regarder dans l’œilleton du refractomètre. Voilà ce que vous devez voir : Figure 2, (utiliser la flèche).
Une ombre (simple ou double, j’y reviendrai dans un autre article) sur une échelle graduée permet de relever l’indice de réfraction (ou les deux indices) de votre pierre. Reprenons l’exemple de notre topaze bleue. Si cet indice est compris entre 1,608 et 1,640 (et qu’il est double) vous êtes en présence d’une topaze et vous avez gagné. Si par contre cet indice est compris entre 1,720 et 1,730 et qu’il est unique, c’est que vous êtes en présence d’un spinelle synthétique et vous avez perdu.
Le réfractomètre ne permettra pas de différencier les diamants de ses imitations, car on ne peut pas mesurer un indice supérieur à 1,80 avec un refractomètre, (ce qui est le cas du diamant et de toutes ses pierres d'imitation)
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