LE CHEVALIER A GENOU
Par Simon La Salle
Saviez-vous que la tradition du fiancé, un genou à terre pour faire sa demande en mariage remonte au Moyen-âge? C’est à la cour du roi Guillaume IX d’Aquitaine (surnommé Guillaume le Troubadour tant il était poète) que l'on décrit pour la première fois la scène. Vous vous rappelez du "Roman de la Rose"? Dans ce best-seller du XIIIe siècle, on codifie les règles de cet art d’aimer. Pour plaire à sa Mie, un beau chevalier, souvent de rang inférieur, doit se mettre corps et âme au service de sa Dame, être sans cesse à l’affût de ses moindres désirs et lui rester inébranlable de fidélité.
On voit dans cet amour « courtois », un apprentissage de la maîtrise des pulsions et des sentiments, comme l’apprentissage du corps se fait dans le cadre de la participation aux tournois. La gente dame peut être mariée, si si !! et laisser parler son cœur si elle est courtisée dans les règles de l’art, «car printemps esmeut jeunesce, en oeseuse et en folesce». Elle peut aussi choisir de feindre l’indifférence, torturer le cœur de son chevalier, passe-temps déjà très en vogue à l’époque, et qui portait le joli nom de joi (à ne pas confondre avec joie). Quand finalement, le chevalier s'agenouille devant sa bien-aimée, il s’avoue vaincu par l'amour qu'il lui porte.
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