BIG BIJOUX
par Mai Nguyen
Pourquoi associe-t-on toujours gros bijoux à bling-bling, show-off et parfois même mauvais goût ? Au pays du bon goût aka la France, on n’aime pas trop s’afficher avec un bijou trop gros, trop brillant, trop visible en dehors des occasions spéciales. A Paris par exemple, à part les touristes, vous verrez très rarement des Parisiens arborer fièrement leur quincaillerie. Il suffit de voir le nombre de petites marques de bijoux « fantaisie »haut de gamme (Van Rycke, Medecine Douce, Adeline Affre, Origami Jewelry, Dephine Pariente…) toutes plus épurées et minimalistes les unes que les autres pour comprendre qu’au pays du less is more, on valorise avant tout la discrétion et le raffinement subtil.
Non seulement on s’y perd parmi toutes ces marques de bijoux fins. Mais en plus on déleste presque le bijou d’une fonction importante, celle de l’ornementation. Le bijou- caché et à l’abri des regards est un bijou pour soi-même. Quelque chose de très individuel (individualiste?) plus tourné vers soi que vers les autres. Heureusement pour nous, depuis quelques temps la planète mode semble redonner au bijou décor ses lettres de noblesse et c’est tant mieux: bracelets manchettes et colliers plastrons Niloticus faussement minimaliste chez Hermès, collier Ziggy chez Vuitton, chaîne de cou oversize chez Aurélie Biderman, bagues multicolores et multi-pierres chez Fabergé…
Pour ou contre ? A vous de voir. Pour ma part, je dis stop à la frilosité, c’est l’été, osons le gros bijou, le bijou voyant, brillant, qui en impose et qui se voit ! Qui se voit tellement qu’on ne voit même que lui. Mais rien de bling dans tout ça, plutôt une envie graphique, un fashion statement, un vrai désir d’ornement, à un moment où la mode prône le retour de l’épure et de la sobriété. Mais comme nous n’avons pas tout à fait envie de ressembler à J-Lo ou Shakira, on tempère le tout par une tenue toute en retenue (toujours ce fameux bon goût…). Blanc, marine, noir, beige, évidemment mais ça fonctionne aussi avec les couleurs, même vives, les imprimés à condition de se limiter à un bijou. Tout est une question de dosage, on vous l’a dit! Et si le (méchant) big bijou vous fait peur, misez sur l’accumulation qui fait toujours son petit effet. Chic et choc, à vous de jouer.
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