Pavage diamant

Par Frédéric Fontaine - Photo Compagnie des Gemmes

Bague pavage diamant

Pavage diamant

S’il y a bien un bijou qui ne fait pas l’unanimité auprès de la clientèle masculine, c’est la bague de fiançailles pavée de diamants. « je ne veux pas d’un bijou serti de petits éclats de diamants, (ou de poussières de diamants) »,  « je préfère une pierre unique, un plus gros diamant pour ma bague de fiançailles », «je n’aime pas la brillance des pavages, je trouve que cela fait clinquant, presque fantaisie ». Ces remarques nous les avons entendues maintes et maintes fois au cours de notre carrière.

Les hommes ont souvent la dent dure à l’égard des bijoux pavés de diamants. Est-ce par manque d’informations que le pavage diamants rencontre aussi peu de suffrage auprès de la gent masculine ? Pour tenter de le réhabiliter aux yeux des hommes, nous vous livrons une petite revue technique qui permettra de mieux appréhender les critères de qualité d’un pavage « joaillerie », en dénonçant un certain nombre d’idées reçues. Les femmes, pour leur part, sont déjà convaincues.

Il y a pavage et pavage diamant... Dans le domaine des bijoux anciens, les pavages sont rarement de bonne facture. Un pavage, réalisé avec des tailles anciennes manque d’homogénéité, aucune pierre ne ressemble à sa voisine et la taille ancienne est épaisse, les diamants sont trop proéminents sur le bijou. Si vous disposez de petits diamants de famille à ré-exploiter, oubliez les pavages, qui exigent, comme nous le verrons, un parfait calibrage des pierres. D’autres bijoux pèchent par la qualité de leurs sertis. Le sertisseur peut avoir rabattu le métal sur les diamants sans se soucier du positionnement des grains. Il aura oublié de les « bouler », les grains ne sont pas cylindriques mais ressemblent à des serres d’oiseau remontés à l’emporte pièce sur les diamants. Le résultat est catastrophique, le pavage accroche, les pierres tombent régulièrement, il n’ y a pas un diamant au même niveau que ses voisins et le bijou diffracte la lumière dans tous les sens. Pour certains bijoux d’importation, (made in India), les diamants utilisés sont souvent de très basse qualité, mauvaise couleur, diamants gris et pierres fortement incluses ou présentant des égrisures (éclats), apparues avant ou pendant le serti. Par soucis d’économie, le « bijoutier » peut également avoir décidé d’utiliser une taille ronde simplifiée, la taille 8x8, qui ne brille pas car elle n’a pas autant de facette que la « pleine taille » plus chère. Pire encore, vous pouvez être en présence d’un pavage fait machine (les Thailandais adorent). Le travail semble propre mais les pierres sont simplement agrafées et elles tomberont régulièrement aux premiers chocs. Comment reconnaître un travail de joaillier ?

Expertise d'un pavage diamant qualité joaillerie

En premier lieu, munissez vous d’une loupe au grossissement 10 fois qui vous permettra  d’appréhender plus aisément les critères d’un pavage réalisé dans les règles de l’art. La qualité des diamants : Un joaillier utilisera une couleur G et une pureté VS, au minimum. Les pierres seront sélectionnées pour leur brillance (proportions). Les diamants seront blancs extra en lumière naturelle et vous aurez toutes les peines du monde à déceler leurs inclusions. Sur un pavage de qualité, vous trouverez deux, trois, quatre diamètres de diamants différents, (jusqu’à cinq tailles pour certaines pièces compliqués, comme le pavage de motifs animaliers, la panthère de chez Cartier par exemple). L’utilisation de diamants de tailles différentes permet de serrer les pierres au plus près afin de parfaitement épouser les volumes, de couvrir le bijou de diamants en laissant un minimum de métal entre les pierres. Un pavage très serré est à privilégier sur les bijoux réalisés en or jaune. Le jaune tranchant avec le blanc des diamants. Avec votre loupe, observez votre pavage de l’intérieur : les « mises à jour », (trou dans lequel est descendu la pointe de culasse de chaque diamant) sont-elles en nid d’abeille (forme hexagonale) ou sont-elles de simples trous circulaires réalisés à la foreuse ? Le nid d’abeille après polissage de ses faces internes donnera un maximum de brillance et de « velouté » aux diamants. C’est beaucoup mieux mais cela nécessite un « savoir faire » et plus de temps comme tout artisanat de qualité. Poursuivons notre observation à la loupe, les grains sont il bien boulés ? Sont-ils disposés de manière homogène autour de chacune des pierres ? Chaque diamant est-il serti du même nombre de grains. Certaines pierres ne tiennent-elles pas que sur deux appuis (risque de perte). Trouve-t-on dans le pavage, des grains qui n’ont aucun rôle mécanique comme des petites boules d’or entre les pierres (cela permet d’économiser les diamants et le travail).

Enfin le pavage accroche-il ? Test de la peau de chamois : Vous devez passez une peau de chamois sur un pavage de qualité sans tirer de fils. Observer le positionnement des pierres. Avez vous le sentiment que chaque diamant a sa table (facette du dessus) bien alignée par rapport aux pierres voisines ou toutes les pierres sont elles de guingois, certaines noyées dans le métal. Un exemple de pavage magnifique : Les cadrans de montre pavés de diamants dans le domaine de la haute horlogerie. Un travail réservé à des sertisseurs virtuoses. Les pierres sont microscopiques et doivent être exactement identiques. Elles sont parfaitement ajustées, avec un minimum de métal entre les diamants. Elles sont aussi parfaitement positionnées pour que les aiguilles puissent les survoler sans risquer de heurter une pierre sertie de travers. Une bague de fiançailles « pavage diamants » ? : Comme bague de fiançailles, on préférera souvent au pavage, une pierre principale qui aura une dimension symbolique plus forte mais il n’y a pas de règle et le pavage peut aussi habiller un corps de bague pour « servir » et donner de l’éclat à une pierre de centre.

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