diamant regent

Diamants mythiques

Par Frédéric Fontaine

Le KOH-I-NOOR

La "Montagne de lumière" en langue perse. C’est vrai qu’avec ses 186 carats soit 37,20 grammes de carbone pur, le Koh I Noor a de quoi impressionner. C’est très certainement une pierre en provenance des fameuses mines de Golconde dans l’Andrah Pradesh, les mines mythiques (aujourd’hui taries) qui ont produit jusqu’à ce jour les pierres supposés être les plus belles au monde, les diamants présentant une pureté sans comparaison.

Un peu d’histoire : Le Koh i noor est tout d’abord en possession du radjah de Malva en Inde puis il passe aux mains de Nâdir Sha de perse après qu’il eut mis à sac et pillé la ville de Delhi en 1739. A sa mort (assassiné comme il se doit), sa veuve l’offre à Ahmad Khan Abdali (futur Shah d’Afghanistan) pour le remercier de sa protection contre les opposants à son cher mari. Le Koh i Noor intègre donc les joyaux de la cour afghane où il sera rapidement un sujet de discorde entre les trois frères héritiers du trône. Un « aveuglement » au fer rouge et quelques assassinats plus tard, il est cédé au radjah Sikh Ranjit qui en fait cadeau à son fils aîné âgé de 11 ans (c’est mieux qu’une carte Pokemon). Lorsque les Anglais annexent la province du Panjab, vers 1849, la Compagnie des Indes s'empare du diamant et le confisque à l’enfant (so british)

Il est alors offert à la reine Victoria qui le fait retailler pour son plaisir royal et pour en améliorer sa brillance. Son poids passe de 186 carats à 109 carats (quand même). Le diamant est auréolé d’une légende (indienne) qui veut qu’il ne peut pas être porté par un homme car il porte malheur aux garçons. Seuls les dieux (ou les femmes, c’est la même chose) ont droit à ce privilège.

La reine, très superstitieuse, a eu vent de la légende, et déclare par décret que si le diamant devait revenir à un souverain mâle, seule sa femme serait autorisée à le porter. Ce fut toujours respecté jusqu’à aujourd’hui et depuis 1936, le Koh-I-Noor trône au centre de la couronne de la reine Elizabeth, épouse du roi George VI. A noter que le gouvernement indien demande périodiquement à la couronne britannique le retour de la pierre, revendiquant sa propriété légitime. En vain pour le moment, mais qui sait, peut être qu’avec la crise…

Le REGENT

Découvert en Inde en 1698, le « Regent » est dérobé par un esclave travaillant dans les mines du Grand Moghol, qui l'échange avec un lieutenant anglais, Thomas Pitt, contre son aide pour recouvrer sa liberté.

Pitt le fait tailler en Europe et sort un diamant taille coussin de 140 carats. Il rencontre beaucoup de difficultés pour vendre son diamant car la pierre est trop chère (2 ans pour le tailler) et même le grand Louis (14) renonce à en faire l’acquisition.

Il faut attendre le 6 juin 1717, pour que Philippe duc d'Orléans et régent de France s’offre le « grand Pitt » pour 135 000 livres sterling, (2% du budget de l'état). Depuis lors, on donne au diamant le nom de « Régent » et celui-ci intègre le Trésor royal. Il est porté pour la première fois par Louis XV en 1721 pour la réception de l'ambassadeur de Turquie, puis en 1722 sur sa couronne lors de son sacre. Marie-Antoinette l’adorait et Louis XVI l’arborait, lui aussi, régulièrement sur son chapeau.

En 1792, époque troublée, le diamant est volé (avec le bleu de France qui va devenir le fameux "Hope"). Il est vite retrouvé caché dans une poutre du Marais à Paris. Il sera surnommé le « diamant du tyran » pendant la révolution. En 1797, il est mis en gage par le gouvernement pour financer la campagne d'Italie de Bonaparte. Il est racheté cinq ans plus tard. En 1804, Napoléon porte le diamant sur son épée lors de son fameux sacre. L'impératrice Marie Louise l'emportera lors de son exil de France mais l'empereur d'Autriche s'empresse de le restituer aux Français (on savait se comporter). En 1825, Charles X porte le diamant sur sa couronne royale et l'impératrice Eugénie sur son diadème.

En 1887, les joyaux de la Couronne de France sont vendus aux enchères sauf « notre » Régent qui est exposé au Louvre. Pendant la seconde guerre mondiale, on le dissimulera derrière le marbre d’une cheminée du château de Chambord, noyé dans le plâtre. Après la guerre, il reprendra sa place au Louvre.

Le HOPE

"Diamant maudit" de 112 carats. Le Hope est aujourd’hui une pierre mythique pour la mauvaise réputation qu’il traîne derrière lui. En effet ce grand diamant bleu aurait porté malheur à tous ceux qui l'ont possédé. La pierre est volée sur la statue de la déesse Sitâ, épouse de Rama, septième avatar de Vishnu. Elle est rapportée des Indes par un certain Tavernier, en 1668, qui vend le diamant à Louis XIV. Tavernier meurt dévoré par des chiens sauvages (et de un !) et Louis XIV tombe malade et meurt le sur lendemain de son achat (et de 2 !).

Louis XVI et Marie-Antoinette hérite de la gemme et on sait comment tout cela se termine (4). En 1792, en même temps que le Régent (voir ci dessus), il est volé pour ne réapparaître qu'en 1830 dans une vente aux enchères à Londres. Il est acheté par un diamantaire qui le retaille pour masquer sa véritable identité mais pas son pouvoir maléfique. Le diamantaire se fait voler la pierre par son propre fils et meurt de chagrin. Le fils se suicide (6). Le diamant est acquis par le banquier Henry Philip Hope.

En 1908, Hope est ruiné et se sépare de son diamant pour rembourser ses dettes. Un prince russe en devient le propriétaire. Il offre le diamant à une actrice des Folies Bergères (Melle Ladre) qu'il tue d’un coup de révolver quelques jours après (7). Un joaillier grec achète le diamant et disparaît avec sa famille dans un accident de voiture (8). Le cruel sultan Abdulhamid qui est le nouveau propriétaire de la pierre, est renversé puis assassiné par son peuple (9). Le collectionneur Salomon Abib qui achète la pierre meurt noyé (10). Une riche Américaine Evalyn Welsh Mc Lean devient propriétaire du diamant: son mari devient fou et sa fille meurt d’une overdose (11,5). Enfin, En 1947, la malédiction semble prendre fin. Le diamant est acheté par le joaillier Harry Winston, qui l'offre au Smithsonian Institute of Washington pour ne pas devenir victime de son achat et ça marche.

Le « Hope » est aujourd’hui, le deuxième « objet d’art » le plus visité dans le monde, 6 millions de visiteurs annuels contre 8 millions pour « notre » Joconde qui je le rappelle (de sources tout aussi apocryphes) serait un homme…

L'ORLOFF

L'Orloff est un diamant très pur, d'une légère tonalité vert bleuté. Il présente la forme et les proportions d’un demi oeuf de poule (taille rose antique, 180 facettes), il pèse: 189,62 carats. L’Orloff vient des Indes, il fut volé par un soldat français déserteur qui se convertit à l’hindouisme pour accéder au temple où se trouvait le diamant et l’arracher à une statue du dieu Sri Ranga dans laquelle il était incrusté à la place de l’oeil. De retour en Europe, le soldat indélicat vend l’Orloff qui passe de mains en mains jusqu’à celles d’un marchand arménien dénommé Saleras. Le diamant est devenu très cher et pendant longtemps aucune fortune ne semble s'y intéresser, jusqu’à ce que Saleras rencontre le prince Gregory Orloff qui vient de perdre les faveurs de la tsarine Catherine II de Russie. Il achète le diamant pour 400 000 florins dans l'espoir de reconquérir l’amour de l'impératrice. Il offre le diamant le jour de la Sainte Catherine 1776. Catherine accepte le présent et fait monter la pierre sur le sceptre impérial de Russie, mais continue de se refuser à lui (bien fait !). Orloff plonge alors dans une grande dépression et finira ses jours dans un asile de fou.

On peut aujourd'hui admirer ce diamant « de roman » exposé à la fondation du diamant du musée du Kremlin.

03.03.12

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- françois, 68 ans (paris)

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